En cette Journée internationale des droits des femmes , il est essentiel de rappeler que l'égalité passe aussi par le droit des femmes à disposer librement de leur corps . Sexualité, contraception, interruption volontaire de grossesse (IVG) : où sommes-nous aujourd'hui ? Quels sont les combats encore à mener ?

Le droit à une sexualité libre et épanouie
La sexualité féminine a longtemps été taboue, associée uniquement à la reproduction et contrôlée par des normes sociales et culturelles. Pourtant, chaque femme a le droit de vivre une sexualité libre, choisie et épanouissante , sans pression ni culpabilité.
Ce droit passe par plusieurs aspects :
✅ Le consentement : une relation sexuelle doit être désirée et respectueuse.
✅ L'accès à l'éducation sexuelle : comprendre son corps, son plaisir, ses droits.
✅ Le droit de refuser une relation : dire "non" est un droit fondamental, sans justification nécessaire.
✅ L'égalité dans le plaisir : la sexualité féminine ne doit plus être reléguée au second plan.
Lutter contre les stéréotypes et les violences sexuelles est encore un enjeu crucial aujourd'hui.
Le droit à la contraception : choisir pour soi
Depuis la légalisation de la pilule contraceptive en 1967 en France, les femmes ont gagné un pouvoir immense : celle de choisir quand et si elles veulent avoir des enfants . Aujourd'hui, plusieurs moyens sont accessibles : pilule, stérilet, implant, patch, préservatif féminin… Pourtant, des inégalités persistantes :
❌ Un accès encore inégal aux contraceptifs, notamment pour les jeunes ou les femmes précaires.
❌ Une charge contraceptive qui repose encore majoritairement sur les femmes.
❌ Des contraceptions hormonales parfois mal tolérées, avec peu d'alternatives proposées.
Depuis 2023, la contraception est gratuite pour toutes les femmes jusqu'à 25 ans , un progrès notable. Mais la recherche sur la contraception masculine doit aussi avancer pour un partage équitable des responsabilités.
Le droit à la contraception définitive : un parcours encore difficile
La stérilisation volontaire est légale en France depuis 2001 et constitue un droit pour toute personne majeure qui souhaite y avoir recours. Cette décision, qu'il s'agisse d'une ligature des trompes pour les femmes ou d'une vasectomie pour les hommes, est un choix personnel et irrévocable qui ne devrait pas être remis en question par des considérations extérieures.
Que dit la loi ?
✅ Toute personne majeure (18 ans et plus) peut demander une stérilisation volontaire, sans obligation d'avoir des enfants auparavant .
✅ Un délai de réflexion légal de 4 mois est imposé entre la demande et l'intervention, afin de garantir que la décision soit prise en toute connaissance de cause.
✅ Un médecin qui refuse de pratiquer l'intervention pour des raisons personnelles ou éthiques doit en informer la patiente dès le premier rendez-vous.
Les difficultés rencontrées :
Malgré ce cadre légal, de nombreuses femmes témoignent encore de refus injustifiés ou de remises en question de leur choix par certains professionnels de santé, sous prétexte qu'elles pourraient « changer d'avis ». Or, la loi est claire : toute femme majeure a le droit de prendre cette décision pour elle-même, sans avoir à se justifier.
Ce droit à disposer librement de son corps doit être pleinement respecté, et les obstacles médicaux ou moraux ne devraient pas être une barrière à l'autonomie des femmes sur leur propre fertilité.
Le droit à l'IVG : une liberté encore menacée
L' interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit en France depuis 1975, mais il reste fragile. Même si la loi évolue (délai allongé à 14 semaines en 2022, inscription dans la Constitution en 2024), les obstacles sont encore nombreux :
❌ Déserts médicaux et manque de praticiens pratiquant l'IVG.
❌ Pressions et culpabilisation de certaines femmes dans leur choix.
❌ Recours aux IVG médicamenteuses à domicile, parfois difficiles psychologiquement.
Rappelons le : l'IVG est un droit fondamental , et toute femme doit pouvoir y accéder sans jugement ni entrave.
Un combat toujours d'actualité
Si des avancées majeures ont été obtenues, les droits sexuels et reproductifs des femmes restent un combat permanent . L'accès aux soins, le droit à une sexualité épanouie et sans violence, la lutte contre les stéréotypes de genre sont autant de défis à relever.
En ce 8 mars , affirmons haut et fort : les femmes ont le droit de disposer de leur corps, de leur sexualité et de leur avenir.
Continuons à nous battre pour que ces droits soient respectés partout, pour toutes. 💜
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