HPV, couple et nouvelles rencontres : en finir avec les tabous et la culpabilité

Briser le silence autour du HPV

Le papillomavirus humain (HPV) est l'une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes au monde. Pourtant, malgré sa fréquence, il reste méconnu, entouré de tabous, et souvent mal compris, notamment dans les relations amoureuses.

De nombreuses femmes vivent l'annonce d'un HPV comme un choc émotionnel : peur du jugement, honte, sentiment d'être "sale" ou crainte d'être perçue comme infidèle. Pourtant, la réalité est tout autre :

🔹 Le HPV est extrêmement fréquent

🔹 Il est autant présent chez les hommes que chez les femmes.

🔹 Il est souvent contracté sans aucun signe visible.

🔹 Il ne signifie ni infidélité, ni malpropreté, ni négligence.

Il est temps d'apporter de l'information, de la compréhension et surtout de la bienveillance.

HPV tous concernés !

HPV : une infection virale banale… mais stigmatisée

Le HPV se transmet principalement par contact cutané et muqueux, et pas uniquement par pénétration.

➡️ 80%, soit 8 personnes sur 10 sexuellement actives seront exposées au HPV au cours de leur vie.

➡️ Dans la majorité des cas (90%), le système immunitaire élimine le virus naturellement dans les un à trois ans.

➡️ Hommes et femmes peuvent être porteurs et transmetteurs sans le savoir, car souvent sans symptôme.

Important : Le HPV n'est pas réservé aux femmes. Les hommes sont autant concernés, mais peu informés et rarement dépistés car il n'y aucun dépistage organisé contrairement à la femme avec le frottis du col utérin.

QUELQUES CHIFFRES :

Nombres annuels de cancers (France) – cancer HPV induits VS cancer du SEIN :

Selon les sources officielles récentes, environ 6 000 nouveaux cancers par an en France sont attribuables aux infections par le papillomavirus humain (HPV)-(cancers du col de l’utérus, anaux, ORL, etc.)​ service-public.fr.

En comparaison, le cancer du sein reste de loin le plus fréquent chez la femme : on estime 61 214 nouveaux cas en 2023 en France métropolitaine cancer.fr.

Sources officielles : Santé Publique France et Ministère, Institut national du cancer (INCa) – données 2023.

Les conséquences émotionnelles du HPV dans le couple

• Culpabilité : certaines femmes ressentent de la honte ou se demandent ce qu'elles ont "mal fait".

• Peur du rejet : la peur d'être jugée, abandonnée, ou considérée comme "malade" ou "sale" par leur partenaire.

• Méfiance : certains partenaires, par méconnaissance, pensent qu'une infection HPV prouve une infidélité récente. Ce qui est faux : l'infection peut dormir dans l'organisme pendant des années (jusque 30 ans) avant d'être détectée.

• Isolement : l'absence de dialogue renforce le malaise et la solitude.

  
  

Le manque d'information et la stigmatisation autour du HPV créent plus de souffrance que le virus lui-même.

HPV et nouvelles rencontres : en parler ou pas ?

Lors de nouvelles rencontres, beaucoup de femmes hésitent :

Quand en parler ? Comment en parler sans faire peur ?

Quelques pistes :

• Privilégier un moment calme et intime.

• Présenter les faits : expliquer que le HPV est très courant, souvent transitoire, et pas forcément grave.

• Insister sur le suivi médical régulier (frottis, test HPV) qui permet de prévenir les complications.

• Rappeler que le préservatif réduit un peu les risques mais ne protège pas totalement, car le HPV se transmet aussi par contact peau à peau.

  
  

L'idée n'est pas de "s'excuser" ou de "se justifier", mais simplement d'informer avec calme et assurance.

Le rôle essentiel de l'accompagnement sexothérapeutique

En tant que sexothérapeute, je vois chaque jour combien l'annonce d'un HPV peut ébranler l'estime de soi et la confiance relationnelle.

➡️ Mon rôle est d'aider à comprendre, déculpabiliser, et reconstruire un rapport serein à la sexualité.

➡️ Nous travaillons ensemble pour réapprendre à se sentir digne d'amour et de désir, quelles que soient les épreuves traversées.

N'oubliez jamais : vous avez le droit d'aimer, d'être aimé.e, et de vivre une sexualité épanouissante, avec ou sans HPV.

Conclusion

Parler du HPV, c’est lutter contre la honte et rendre leur place aux relations authentiques. Plus nous osons informer, échanger, et normaliser, plus nous avançons vers une sexualité libre, consciente et bienveillante.